je vis dans une cage
je n’ai personne en qui croire
je fais semblant comme au théâtre
j’invente
je m’enfuis dans les rues
au-travers d’un songe
et je me retrouve au bout de mes limites
étranglé de sombres prétentions
dans l’invivable, je fuis sans relâche
ma propre présence infecte
ma vie n’est qu’un long souvenir
compliqué
— mais voilà qu’on frappe à ma porte
on arrive au balcon
à cheval jusqu’à ma porte
on fait vibrer ma maison
à l’entrée, le colporteur se présente
rempli de miel jusque dans les yeux
il offre d’abord sa présence
(le plus dur à prendre)
— Méfie-toi !
et tu te réjouis d’avoir fermé la porte
avant que son pied n’atteigne l’intérieur
de ta maison
à l’entrée : le colporteur
une autre fois encore
avec sa présence toujours
avec du miel
séduite
tu l’invites dans ta maison
et son pied se pose à l’intérieur
et tu sens venir son corps entier
comme une structure qui entre
entre les yeux et le pied
et tu te réjouis