quand on s’adresse à l’autre, malheureusement
ce qu’on pense connaître prend toute la place
l’image de ce qu’on pense savoir encombre tout
elle s’immisce devant ce qui existe vraiment
et cache la plus grande part de ce qu’on ne sait pas
et pourtant, comme un voile tendu dans le vent
ce qu’on sait, propulsé par ce qu’on ne pense pas
si l’esprit restait ouvert assez longtemps
nous permettrait de traverser la mer
et d’atteindre le rivage de l’autre
au rivage de l’autre, les coquillages
chacun est un nouveau vent
un nouveau souffle
une nouvelle forme à reconnaître
qui attend là-bas, au point de rencontre
entre l’image de ce qu’on connaît peu
et la mer de ce qu’on ne connaît pas