Chacun dans sa bulle,
à travers le temps,
conscients d’à moitié rien,
concentrés sur soi,
avec l’espoir d’y rencontrer l’autre.
Chacun dans sa bulle,
sans connaissance face à l’autre.
On se côtoie pour rencontrer l’autre,
à l’image de soi,
à l’image d’une image imaginée.
On tourne en rond, la plupart du temps,
seuls, chacun dans sa bulle.
On avance à travers le temps,
à petits pas,
on s’aventure à tâtons,
sans voir bien loin devant soi.
Je te vois à peine,
tu me vois à peine.
On se voit dans une image tracée
à la surface de nos rencontres
à l’encre de nos pensées.
Je me vois sur ton image imaginée,
et j’y crois,
j’y crois dur comme fer.
Mais quand la bulle éclate,
je suis perdu.
Nos bulles fragiles,
faites d’images superposées,
les unes aux autres…
et paf !
Tout éclate !
Et te voilà, enfin là,
devant moi,
sans plus aucune carapace,
avec des images éparpillées partout.
Te voilà sans protection,
vulnérable,
prête à me rencontrer.
Mais les images du passé te hantent encore…
Te voilà à chercher mon image à travers
toutes celles qui sont tombées,
éparpillées dans le temps.
Mais déjà, une autre bulle se forme,
tranquillement.
Et moi,
je demeure à l’intérieur,
dilué
dans une image difforme,
emprisonné
dans une bulle prête à éclater…
à tout moment.
Attention !
Bulles fragiles.